Lettre ouverte à Renault

Madame, Monsieur

Même si, fort heureusement, le cas de panne de direction ne touche pas tous les véhicules en circulation, il reste indéniable qu’il y a une certaine récurrence sur cet incident méconnu par le passé.
Tôt ou tard, s’il en est besoin, il sera mis en évidence que ce n’est pas vraiment de la faute à « pas de chance » que de se retrouver avec une direction bloquée, y compris parfois en roulant, …tout comme il sera mis en évidence qu’on ne peut, en pareil cas, laisser l’usager en supporter toutes les conséquences jusque financières.

Et comment imaginer qu’un constructeur comme Renault pourrait se détourner de cette préoccupation. Ce n’est pas une avancée technologique que de se retrouver face à des pannes qu’on ne peut plus ignorer, qui n’existaient pas par le passé, qui mettent en jeu la sécurité, et qui obligent à débourser des sommes aussi considérables (puisqu’il apparaît qu’à chaque fois l’incident oblige au changement de l’ensemble de la colonne)

Outre l’aspect sécuritaire (non des moindres) on ne peut ignorer celui financier : quasiment le dixième du prix d’un véhicule neuf sur une pièce qui n’est pas réputée sujette à usure ou entretien. Ca laisse rêveur tout de même.  Vous n’avez pas toujours (euphémisme) en face de vous des personnes fortunées pour lesquelles une telle somme va et vient.  Pour certaines cela représente un mois de travail (ou bien plus !) alors que leur véhicule leur est vital y compris pour ce travail.  Avouons qu’en période déjà précaire, pour beaucoup, cela peut faire basculer des vies.  A ce propos, malheureusement, nous avons eu part de témoignages particulièrement poignants pour lesquels les réponses qui ont été faites font vraiment de la peine.

Aussi nous souhaiterions que Renault n’oublie pas cet aspect humain.  On ne peut pas faire une fin de recevoir (au prétexte que le véhicule est un peu vieux par exemple) à des personnes qui ont eu la frayeur de leur vie (exemple : panne à l’arrivée dans un rond-point), qui ont toujours eu soin de faire entretenir leur véhicule selon les recommandations, qui confessent ne pas avoir les moyens financiers pour faire réparer et qui pourraient devoir se résoudre à rouler avec un véhicule pour le moins déficient et sans savoir jusqu’à quel point ils encourent un risque supplémentaire.

Aussi, nous souhaiterions que vous puissiez une fois pour toute définir une ligne de conduite respectueuse de chacun, qu’il ne soit plus fait de réponses sans appel prétextant l’âge du véhicule, le fait qu’il n’a pas été entretenu chez Renault, voire même le fait qu’il n’avait pas été réparé chez Renault alors que, faute de mieux, il avait été laissé au garage proche du lieu de la panne, qui lui-même avait confié la réparation à Renault !

Respectez l’usager qui parfois est aussi client chez vous depuis des décennies, et il vous respectera (au moins se montrera t-il plus conciliant).  Ne prenez pas le risque de faire monter la colère, ce qui, tôt ou tard pourrait éclabousser bien plus que vous ne l’auriez espéré… 

On comprend bien que sur le nombre de véhicules en service, et qu’au fil des sorties de nouveaux modèles, ce genre de mésaventures ne puisse être totalement évité.  On comprend qu’on puisse ne pas y trouver une parade immédiate, ni de solution préventive aisée pour l’ensemble des véhicules déjà en circulation.  En revanche on comprend moins de ne pas trouver écoute lorsque bien malgré soi on se trouve confronté à cette panne pas anodine tant sur le plan sécuritaire que financier.


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